Un jour, peut-être, il n’y aura plus de stations-service dans Paris.
C’est ce qu’on dit, depuis un moment, déjà.
On raconte même qu’en 2020, sur les 94 stations-services qui existent dans Paris, il n’en restera que 39.
39 stations-service.
Une série photographique de Marion Bonneau exposée dans le cadre du Festival Territoires En Image 2019, du 21 au 23 novembre à l'Institut de géographie, 191 rue Saint-Jacques, 75005.
Le programme complet :
https://arrimageasso.wordpress.com/23e-festival-territoire…/
Je ne conduis pas. Je prends le vélo, les transports en commun et je marche. Pourtant, j’aime les stations-service. Dans mon enfance nord-américaine, c’est une étape qui permet de couper l’ennui des trajets plats par une halte dans un oasis de chips, bonbons et cacahuètes.
La première aperçue à Paris, Canal Saint-Martin, est remarquable par son étrangeté, si petite. Juste une pompe, parfois deux.
Ahmid, il en tient une comme ça, vers Stalingrad. Lui ne craint pas l’extinction prochaine. Il y a du monde qui vient, toujours. Même pris entre deux géants, Total et Avia.Tu sais, ça fait plus de 60 ans qu’on est là, qu’on nous menace avec des lois.
En 2020 : une norme européenne prévoit une distance minimale de 13m entre pompes et habitations. Difficile à respecter quand on est posé sur un coin de trottoir. Mais les grandes stations ne seront pas forcément épargnées : nombre d’entre elles sont installées sur des terrains appartenant à la ville de Paris. La mairie ne souhaite pas renouveler les concessions, elle a d’autres projets d’aménagement.
Alors, j’essaie de documenter un monde en transition.
Garder une trace. Voir que ces lieux vivent toujours et ont des usagers.